Les Essences

Tous les bois peuvent être utilisés. Il faut distinguer les bois "feuillus" à larges feuilles, des bois résineux dans les feuilles ontt la forme d'aiguilles (feuilles aciculaires).

Les bois feuillus comprennent :
Des bois durs (charmes, chêne, orme, frêne, hêtre, etc.);
Des bois tendres (peuplier, bouleau, érable, aulne, platane, etc.);
Des bois fins (noyers, merisier, poirier, buis); ces derniers ne fournissent, en bois de feu, qu'un tonnage très réduit.

Les bois résineux les plus répandus sont : le pin, le sapin, l'épicéa, le mélèze.

Tandis que les bois durs s'allument et se consument assez lentement, les bois tendres et résineux s'enflamment vite et disparaissent rapidement; les premiers donnent donc une marche économique, les seconds facilitent les reprises.

D'autres part, les bois durs étant plus lourds que les bois tendres et que les résineux, ils assurent pour un même volume de trémie, un plus grand rayon d'action. Suivant le service demandé au véhicule ou simplement au moteur, et suivant le ravitaillement dont on dispose, on a intérêt à faire des mélanges des diverses essences.

Les bois de démolition (charpente, menuiserie, traverses de chemin de fer) peuvent être utilisés après enlèvement des ferrures, pierres ou gravats qui pourraient former des mâchefers préjudiciables à la bonne marche des gazogènes.

 

 

Bois vert, Bois sec, séchage.

Le bois vert, fraîchement abattu est d'un emploi peu recommandé : la forte proportion d'eau qu'il contient, qui peut dépasser 50 % et atteint fréquemment 40 %, rend l'allumage pénible et donne un gaz humide dont nous verrons plus loin les inconvénients. Il est préférable de faire sécher le bois, de façon à amener la proportion d'eau à moins de 20 %.

Dès l'abattage, on opère un triage : les menus bois (moins de 2 cm. de diamètre) sont mis en fagots, les rondins de 2 à 6 ou 7 cm. sont coupés à la longueur de 66 cm. (charbonnette); les plus grosses branches sont fendues en deux ou quatre (quartelage).

Les bois sont mis en tas sur des traverses, de façon à empêcher la moisissure des bûches inférieures au contact du sol; ils sèchent ainsi pendant six à huit mois.

On peut débiter le bois vert en petits morceaux; le bois débité est laissé en couches de 70 à 80 cm. sur des planchers ajourés; de temps en temps on remue le tas à la fourche, pour activer le séchage; on peut aussi le loger dans des sacs en filet à larges mailles de jute ou de corde de papier. Les sacs sont suspendus et le séchage est rapide.

Pendant la période de séchage, la pluie ne peut avoir que d'heureux effets en diluant la sève qui contient la majeure partie de l'eau de constitution du bois; après une pluie, le bois doit être aéré, afin d'éviter la moisissure ou piquage, le bois piqué perdant beaucoup de sa valeur.

 

 

Usages commerciaux

L'unité normale de volume pour la vente des bois de chauffage est le stère qui correspond à 1 mètre cube. Cette unité est moins employée que la corde, mais les dimensions de celle-ci variant de région à région nous préfèreront employer le terme de stère.

 

 

Débit et stockage

Les constructeurs de gazogènes insistent pour que les morceuax de bois-carburant ne dépassent pas certaines dimensions : les plus gros ne doiven tpas avoir plus de 7 à 8 cm. d'arête. La régularité des formes et des dimensions n'est pas à rechercher : les menus morceaux s'allument rapidement et favorisent les reprises, les plus gros donnent une marche économique. Suivant le service demandé au moteur et suivant les possibilités de ravitaillement, il peut être avantageux de faire des mélanges de viverses essences débitées en divers calibres; si le mélange devait comporter une forte proportion de chêne, ce bois serait débité en morceux de 5 à 6 cm. au plus.

Il est indispensable de suivre les indications qui précédent, données par la plupart des constructeurs : les très petits morceaux se tassent et l'activité du foyer, difficilement traversé par l'air, se ralentit; si, d'autre part, certaines dimensions dépassent le maximum fixé, la descente du bois est irrégulière, il se forme des voûtes et la marche du moteur est troublée.

Le débit du bois se fait au moyen de scies qui le découpent à la longueur voulue, et de fendeuses; ces machines sont généralement automatiques (scie Gloppe, par exemple).

Le bois déchiqueté est obtenu à l'aide de volants munis de couteaux dont la tranche est présentée obliquement aux fibres : l'échantillon obtenu coupé en "sifflet" présente une arrête mince qui facilité l'allumage.

 

 

Propriété du bois et du gaz de bois

A - Densité du bois :

Il faut distinguer, en ce qui concerne les bois utilisés dans l'alimentation des gazogènes, trois aspects de la densité :

  1. Tous les bois désséchés et réduits en poudre fine sont plus lourds que l'eau. Leur densité moyenne est alors de 1,50 (sensiblement la même, quelle que soit l'espèce). Elle peut être considérée comme la densité réelle.
  2. En raison des cavités, de l'air et des gaz qu'ils contiennent, les bois sont pratiquement plus légers que l'eau : leur densité pratique est donc leur densité apparente.
    Cette densité apparente varie avec les conditions de végétation, la région dans laquelle l'arbre s'est développé, la nature du sol, l'âge, la présence ou l'absence de sève, la proportion d'eau.
    Par exemple, à l'état vert, le poids du mètre cube réel, c'est-à-dire sans vide, ou poids spécifique du sapin, peut varier de 700 kg. à 900 kg.
    A l'état sec, c'est-à-dire avec 15 % d'humidité, ces poids varient :
    - Pour le sapin, de 400 à 600 kg.;
    - Pour le hêtre, de 650 à 850 kg.;
    - Pour le peuplier, de 350 à 600 kg.
    Ces déterminations de poids spécifiques s"effectuent par pesée d'éprouvettes et par mesure de leur volume au moyen d'un appareil spécialement étudié à cette fin et qu'in appelle voluménomètre à mercure.
  3. Dans un gaogène, on remplit la trémie de morceaux de bois dont les dimensions sont indiquées plus haut. Le rayon d'action du véhicule sera fonction du poids du combustible versé dans la trémie.
    Il importe donc de connaître ce poids pour un bois déterminé.
    Nous appellerons densité de chargement le poids de bois-carburant convenablement débité que l'on peut verser et tasser dans une trémie de 1 mètre cube. Suivant la grosseur des morceaux, suivant l'essence et l'humidité du bois, la densité de chargement varie entre 280 et 350 kg. par mètre cube.

 

B - Pouvoirs calorifiques :

  1. Du bois, suivant l'humidité .....3.000 à 3.500 cal.kg./kg.
  2. Du gaz de bois......................1.200 à 1.300 cal.kg/m3
  3. Du mélange air-gaz de bois......550 à 600 cal.kg./m3 (850 cal.kg/m3 pour le mélange air-vapeur d'essence)

 

C - Consommation d'un moteur : environ 1 kg / CV-H de bois à 20 % d'eau.

En ce qui concerne les véhicules, la consommation dépend non seulement du bois, mais aussi de la vitesse et de la forme de la voiture, de la vitesse du vent et de sa direction. Le conducteur a aussi une influence qui peut être sensible. Voici quelques exemples :
Un camion de 8 t. 5 dépense 80 kg. de bois aux 100 km., à la vitesse de 50 km. à l'heure.
Un autobus (23 places assises) consomme 100 kg. de bois aux 100 km.
Une voiture de tourisme 19 CV, 4 places, consomme 30 à 35 kg. de bois de pin maritime aux 100 km., à la vitesse moyenne de 60 km./h.
Les nombres donnés dans ce paragraphe n'ont rien d'absolu, ce sont des valeurs moyennes, mais ils permettent de dire que : 2 kg. 600 à 2 kg. 800 de bois, soit environ 9 dm3 ou 9 l., peuvent remplacer 1 litre d'essence.
Dans ces conditions, une propriété exploitée tous les vingt cinq ans (1/25 de la surface mis en coupe chaque année), peut produire annuellement un tonnage de bois équivalent à 200-220 litres d'essence par are.

 

Cendres, écorçages

Les bois doivent laisser très peu de cendres. L'écorce des arbres poussant dans des terrains sablonneux ou exposés au vent est susceptible de contenir de la silice; cette silice fond à la haute température du foyer et il se forme des galettes d mâchefers qui gênent le passage du gaz.

Il est recommandé d'écorcer les bois avant débit, mais l'opération est coûteuse.