Le moteur et l'allumage étant mis à part, tout incident de marche peut être attribué à l'une des trois causes suivantes :
Ils sont toujours nombreux : joints de portes de cendrier, de chargement, de visite, joints entre deux appareils; ils doivent être l'objet d'une surveillance attentive, car s'ils sont en mauvais état, de l'air entre dans les appareils, le gaz est appauvri, le moteur ne tire pas : par exemple, si le joint entre générateur et refroidisseur est mauvais, le gaz peut brûler aussitôt formé, le moteur reçoit trop de gaz inertes et il n'a pas de puissance, le démarrage peut même être impossible; s'il s'agit d'un joint situé dans une région où le gaz est froid, on est prévenu par une petite explosion quand on vérifie le gaz ou bien par la position de la commande de l'air secondaire, que l'on doit moins ouvrir que d'habitude.
Pour trouver un joint défectueux, on peut procéder comme suit :
Un bon joint doit présenter une teinte noire brillante uniforme; des traînées grisâtres indiquent une entrée d'air.
Les joints fixes entre deux appareils sont généralement constitués par un carton d'amiante enduit d'un mastic (minium, céruse) serré entre deux brides.
Les joints de portes, fréquemment démontés, sont constitués par une tresse pour porte d'insert ou gazinière à bois, logée dans une gorge et enduite de graissse Belleville; il faut raccorder soigneusement les deux bouts de la tresse et veiller à ce qu'il n'y ait aucun corps étranger sur les surfaces de joint.
Le caoutchouc, le cuir, sont parfois employés dans les régions froides de l'installation.
Pour changer un joint, il faut, après avoir enlevé le joint défectueux, gratter les portées en évitant de rayer les surfaces et mettre en place le joint neuf, imprégné de graisse Belleville, sans excès cependant, car un abus de graisse entraînerait un manque d'étanchéité.
Le serrage des écrous d'une bride à plusieurs boulons ou goujons doit se faire progessivement : pousser le serrage à la main ausi loin que possible, puis se servir de la clé en serrant un peu à la fois, mais toujours dans un ordre tel que le joint, en s'écrasant, puisse glisser antre les brides : les figures ci-dessous donnent des exemples de l'ordre à adopter (remarque : c'est le même sens de serrage que pour un join de culasse).. Lorsque le joint est situé dans une région exposée à la chaleur, il est bon de resserrer les écrous quand les appareils sont chauds.
Lorsqu'un filetage n'est pas étanche (filetage conique, par exemple, ou assemblage de raccord union), il est nécessairede l'enduire de graisse et d'enrouler autour du filetage un fil gras à défaut de rondelle spéciale.
Avant de démonter une porte, faire des repères qui permettront de remettre la porte dans le même position; si on doit démonter en même temps des portes identiques, il faut veiller, en les remontant, à ne pas les changer de place.
En principe, aucune explosion ne peut se produire dans un générateur bien conduit, bien entretenu et surtout parfaitemnt étanche.
Si une défraglation se fait entendre, il faut en rechercher la cause dans une entrée d'air d'une importance sufficante pour qu'un mélange explosif puisse se former : si cette entrée d'air affecte une région de l'appareil où la température est élevée, une explosion est presque inévitable et très souvent on observe sa répétition à intervalles d'autant plus rapprochés que la rentrée d'air est importante. Les explosions sont souvent accompagnées d'un crachement de petits morceaux de charbon, par la tuyère, dû à une surcompression dans le générateur.
Les joints à incriminer sont ceux des portes de cendrier ou de foyer et, plus souvent, celui de la porte de chargement. Il se peut aussi qu'une soudure de la trémie soit défectueuse.
On constate encore des défraglations lorsque le génrateur a été incomplètement rechargé, ce qui a eu pour effet de laisser dans la trémie une quantité notable d'air et, au moment où le feu atteint la couche supérieure du combustible, un mélange explosif se forme.
Enfin, dans un gazogène qui comporte plusieurs tuyères non convergentes, une explosion peut se produire si, par inadvertance, on a omis d'allumer une des tuyères : on conçoit que l'air qui entre par cette tuyère incative puisse former avec le gaz produit par les autres, un mélange tonnant qui s'enflamme au contact des charbons incandescents.
C'est d'ailleurs pour ces raisons que des volets anti retour de flamme sont installés sur les tuyères de certains gazogènes.