Nécessité de refroidir les gaz.

Les pouvoirs calorifiques des gaz dont nous avons jusqu'ici fait état sont exprimés pour 1 m3 de gaz pris à 0° sous la pression atmosphérique. Or, les gaz qui sortent du gazogène sont à une température d'environ 400° et, par conséquent, très dilatés. Si le moteur était alimenté avec de tels gaz, ils aspirerait bien toujours la valeur de sa cylindrée, mais le contenu de celle-ci, ramené à 0°, occuperait un volume bien moindre. La masse agissante représenterait en définitive un nombre de calories peu élevé et le moteur ne pourrait donner la puissance que l'on peut attendre de ses dimensions.

Il est donc indispensable de refroidirle gaz, ce que l'on peut obtenir de dux façons :

  1. Par détente : Le gaz, pénétrant dans une chambre relativement grande, se détend et se refroidit (exemple : Gazogène Berliet);
  2. Par contact : on divise le courant gazeux en le faisant passer dans lun faisceau de tubes de quelques centimètres de diamètre (exemple : Panhard et Levassor, modèle ancien) ; le gaz se refroidit au contact des parois métalliques, elles-mêmes refroidies par l'air extérieur ; ces tubes, d'établissement coûteux et comportant de nombreuses soudures, sont difficiles à nettoyer et leur obturation est à craindre. La préférence va à de gros tubes de 7 à 8 cm de diamètre qui circulent autour du camion, sous le châssis.

Il importe d'observer que le gaz ne doit pas être refroii au-dessous d'une certaine limite avant son arrivée aux épurateurs.

Un refroidissement trop poussé à la sortie du gazéificateur pourrait provoquer des condensations de vapeur susceptibles de colmater les toiles des filtres.

Pour éviter ces condensations, on dispose très souvent d'une conduite raccourcie appelée "by-pass" que l'on peut utiliser par temps froid et humide ou dans le cas d'un combustible contenant un excès d'eau. Certains constructeurs indiquent que la température du gaz à son arrivée sur les toiles d'épurateurs ne doit pas descendre au-dessous de 60 à 70°.

Le refroidissement peut-être avantageusement poursuivi entre les toiles et le moteur.